2011 RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

2011 RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Prague : « Une porte d’accès sur d’autres dimensions, sur d’autres mondes ». C’est paraît-il ce que nous apprend l’étymologie. Que l’affirmation soit ici pertinente ou non, peu importe ; elle exprime de manière suggestive la réalité vécue au long de ces cinq journées par les participants au tout récent voyage organisé par notre association dans la capitale de la République tchèque et dans ses environs.

Une porte ouverte sur la beauté fascinante de la cité aux mille clochers, ouverte sur l’histoire mouvementée d’un pays au destin tantôt glorieux, tantôt tragique, sur la douceur des paysages qui inspirèrent Smetana lorsqu’il composait les poèmes symphoniques consacrés à sa patrie, ouverte – last not least – sur l’art et la manière de produire des bières parfaitement délicieuses.

 

 

Bref, en tous points un fort beau voyage, et magnifiquement organisé, malgré les difficultés qui survinrent en cours de préparation. Il n’est que justice, avant même d’en retracer les étapes, de rendre hommage à ceux qui en firent le succès : Serge MONNERAT et Pascal BRUCHEZ, Philippe BOSSEY et Jean-Denis GEINOZ pour les préparatifs documentaires, Renata VANOVA pour le soutien linguistique sans oublier le professeur Vladimir KUPKA, guide et commentateur parfaitement documenté.

Et maintenant, si vous voulez nous suivre, en route pour Prague…

GVA, jeudi 0900 :

Les 34 participants au voyage se retrouvent à l’aéroport de Genève, touchent leur billet et leur badge. Poignées de mains, formalités et embarquement à 1010.

PRG, jeudi 1200 :

On débarque à l’aéroport de Prague après un voyage sans histoire. Accueil chaleureux par les deux collaborateurs tchèques de l’équipe organisatrice, Renata Vanova et le professeur Vladimir Kupka, qui vont nous piloter tout au long des prochains jours.

Résidence de l’ambassade suisse, jeudi 1330 :

L’ambassadeur de Suisse en République tchèque, son Excellence Monsieur André Regli, nous reçoit somptueusement dans les jardins puis dans les salons de la résidence. Apéritif au champagne, discours d’accueil chaleureux, présentation d’un film explicatif, puis repas délicieux arrosé à la valaisanne.

QG de l’armée tchèque, jeudi 1530 :

Présentation de l’armée thèque, de son organisation et de son articulation avec les forces de l’OTAN par le lt-col SCHENKEL. La salle dans laquelle nous sommes reçus, « modern style » typique de l’entre-deux guerres, nous donne un aperçu du cadre et de l’ambiance qui devait régner il y a quelques décennies sous régime soviétique.

Armadny muzeum Ziskov, jeudi 1700 :

Visite des deux étages du monumental musée de l’armée : mises en scènes suggestives, images fortes, nombreux objets, armes et documents divers. On en sort impressionné par nombre d’événements dramatiques qui marquèrent l’histoire mouvementée de la ville et du pays. Ce n’est d’ailleurs qu’un début…

Hôtel Hilton, jeudi 1830 :

Prise des quartiers dans l’impressionnant hôtel où nous passerons quatre nuits (pour certains, passablement écourtées!). Rassemblement de la troupe dûment rétablie, et départ pour une patrouille à pied en direction de la Grand place aux abords immédiats de laquelle nous descendons dans les immenses caves voûtées (remontant probablement à l’époque médiévale) d’un restaurant où nous attend un souper pantagruélique auquel chacun fait honneur. Premier contact avec la délicieuse bière du pays. Retour individuel (et échelonné) au cantonnement.

Devant le Hilton, vendredi 0745 :

Bien ravitaillée, (le buffet du petit-déjeuner au Hilton est capable de susciter des appétits que rien ne saurait rassasier), la troupe se rassemble et embarque pour la première étape de la journée.

Forteresse de Wysehrad, vendredi 0800 :

Vladimir KUPKA nous introduit à l’histoire de cette petite citadelle, dont l’origine remonte au 10ème siècle et qui fut la première résidence des princes régnants sur la région. Un ouvrage fortifié où l’on trouve la trace des diverses époques. Du haut des remparts, nous avons une vue splendide sur les environs de la ville, la ville elle-même, son château, la Moldau et ses ponts. Au passage, nous sommes confrontés à un petit mystère : l’architrave qui surmonte le porche d’une petite chapelle devant laquelle nous passons est ornée d’une belle sculpture représentant une croix de Saint-Maurice. Pas de réponse à ce jour à cette question.

Restaurant Koliba u Eliśky à Karlstejn, vendredi 1200 :

Après un déplacement d’une trentaine de kilomètres (direction W), c’est la pause de midi à laquelle on s’abandonne volontiers. Deuxième contact (préparatoire, compte tenu du programme de la journée) avec la Pilsner Urquell (sous réserve d’un ou deux voyageurs qui ont hâte de tâter des vins du pays et sont sans doute familiers déjà des bières tchèques). Un autre groupe d’importance analogue au nôtre bénéficie du menu qui nous était réservé et nous du leur (au grand dam de Pascal, qui ne supporte pas la purée de pommes de terre) ; on s’en aperçoit par chance juste avant le service du dessert, ce qui nous vaut quelques améliorations délectables à la fin du repas. Aucune plainte, pas de récriminations à signaler.

Forteresse de Karlstejn, vendredi 1330-1400 :

Quelques sportifs s’élancent pedibus cum jambis à l’assaut de la colline que surplombe le château où ils parviennent avec une (légère) avance sur ceux qui ont préféré utiliser les calèches proposées aux visiteurs. Nous avons la surprise d’être accueillis et conduits dans les diverses salles de ce joyau architectural par un jeune guide s’exprimant dans un français châtié et proposant des commentaires vivants et fort documentés. Vers la fin de la visite, nouveau mystère : l’un des grands tableaux exposés dans la tour centrale présente le portrait de notre saint-patron Maurice. Comme quoi, nous y étions attendus depuis bien quelques siècles…

Mouvement vers l’ouest, vendredi 1630-1730 :

Nous voici redescendus de nos hauteurs médiévales et réembarqués dans le bus qui se met en route pour Plzen (Pilsen). On nous y attend de pied ferme.

Brasserie de Pilsen Urquell, vendredi 1730 :

Cette fin de journée est vécue en sympathie particulière avec celui sans qui elle ne se serait pas déroulée comme ce fut le cas : Frédéric VON ENGELBRECHTEN, empêché au dernier moment, pour des raisons médicales, de participer comme il s’en réjouissait. C’est grâce à son insistance persévérante en effet que la visite de la grande et célèbre brasserie fut ajoutée au programme, pour notre plus grand plaisir. Nous en sommes sortis enrichis d’un savoir nouveau et d’images belles et suggestives.

à Hradek Kralove (Königgratz), samedi 0730-0900 :

Agréable parcours dans la belle campagne tchèque, et arrivée au pied de la tour d’observation du haut de laquelle nous allons contempler le vaste compartiment d’un terrain sur lequel s’affrontèrent en 1866 plus de 400’000 hommes.

À Sadowa, samedi 0900-1100 :

La visite commence par une présentation remarquablement documentée de Serge MONNERAT. Point culminant de la longue lutte opposant la Prusse et l’Empire autrichien, la bataille de Sadowa, probablement la plus gigantesque du xixe siècle, représente un tournant décisif dans les destinées européennes. Il s’en fallut d’ailleurs de très peu que la victoire n’échappât aux Prussiens : une erreur d’appréciation du général VON BENEDEK qui permit au corps d’armée commandé par le prince héritier Frédéric de Prusse d’enfoncer l’aile droite du dispositif autrichien et de contraindre l’armée des Habsbourg à se replier vers Olmütz (Olomouc). Sous la conduite de Vladimir KUPKA, nous visitons le musée, tout récent et fort bien réalisé, et gravissons aussi les quelque 332 marches de l’escalier à double révolution de la tour d’observation qui nous offre une vue spectaculaire du site de Sadowa.

La suite du voyage permettra à ceux qui le souhaitent de lire les deux brochures rédigées à l’intention des participants, la première par Serge MONNERAT, qui décrit la bataille et les protagonistes en présence, la seconde par Philippe BOSSEY, qui situe l’événement dans son contexte politique, celui de l’unification allemande (de NAPOLEON à BISMARCK, 1800 à 1870).

Jiráskova chata Dobrosov, samedi 1200-1400 :

En une petite demi-heure, notre chauffeur (dont c’est aujourd’hui l’anniversaire!) nous emmène dans un restaurant situé au sommet d’une montagne où l’on domine le pays tchèque sur le versant S-W, la Pologne sur le versant N-E. Fabuleux paysage, dîner sympathique, grimpée dans la tour qui, tel un donjon, domine la construction tavillonnée du bâtiment qui nous accueille. On devine au loin les ouvrages vers lesquels nous allons nous diriger tout à l’heure.

Dobrosov, samedi 1400-1500 :

Un bref déplacement nous amène sur le site de l’ouvrage d’artillerie de Dobrosov (alt. 622m), le plus grand sans doute parmi ceux qui ont été réalisés (mais non terminé…) L’ensemble planifié des fortifications de la Tchécoslovaquie comportait plus de 400 ouvrages, une vingtaine seulement étant effectivement réalisés au moment des accord de Munich. On est donc là dans la région de Nachod, tout près de la frontière polonaise, sur l’axe Woclaw (Breslau)-Hradek Kralove (Königgrätz). Après la visite des trois casemates où l’on peut voir une reconstitution en bois des pièces qui les auraient armées, les plus sportifs des participants s’introduisent dans un puits qui permet l’accès aux profondeurs de l’ouvrage (300-400 marches au moins…), où devaient se trouver les cantonnements, cuisines, installations techniques, etc. (garnison prévue : 571 hommes). Vastes cavernes, longs corridors, d’abord internes à l’ouvrage principal, puis débouchant après un parcours de quelque trois cents mètres, dans l’un des ouvrages d’infanterie dont l’ensemble devait être doté de N-Do-S-72 Mustek, d’une garnison 40 hommes, de deux chambres de tir comprenant deux armes mixtes et de plusieurs FM ou mitrailleuses (armement jamais réalisé).

Remarque : le rédacteur des présentes notes de voyage a trouvé sur internet, parmi les nombreux sites consacrés aux ouvrages de la Ligne Maginot tchèque, difficiles à consulter pour qui ne possède pas la langue, un site en langue française créé par un passionné de fortifications et richement illustré (366 ouvrages, 7535 photographies et plans, référence http://www.fortiff.be/cz/).

Sur la ligne fortifiée Dobrosov-Nachod, samedi 1500-1700 :

Nous descendons le long de la crête où se succèdent plusieurs petits ouvrages, où l’on a parfois reconstitué les obstacles renforçant le terrain dans le champ de tir des armes d’infanterie dont ils sont équipés. Nous avons l’occasion d’en visiter un, parfaitement conservé, l’ouvrage de Bŕezinka. Une sorte de cousin germain de Prayon (val Ferret), pour ceux qui connaissent la région des ouvrages Champex/Comeire.

Retour sur Prague, samedi 1730-1900 :

Parcours sans histoire. Service intérieur au Hilton et rassemblement de la troupe devant l’hôtel pour la dernière étape de la journée pour laquelle nous ferons connaissance avec le métro de Prague.

Soirée de gala au restaurant Ambiante, samedi 2030-2200 :

Au sommet d’une haute tour de 28 étages, un luxueux restaurant, aménagé en attique de façon très moderne. Apéritif au champagne sur la terrasse d’où l’on a une vue fantastique sur la ville aux cent clochers. Repas délicieux, compagnie agréable, propos de circonstances, cadeaux. Retour à l’hôtel, où les arrivées s’échelonnent entre 2400 et 0400 le lendemain, en fonction d’un programme que chacun a pu aménager à son gré.

Circuit touristique en ville de Prague, dimanche 0800-1500 :

Sous la conduite de deux guides parfaitement compétentes et s’exprimant dans la langue de Voltaire, nous entreprenons un beau périple dans le vieux Prague. Un tram historique, où l’on commence par nous servir le champagne, nous transporte par le chemin des écoliers jusqu’au haut du quartier de Mala Strana. Découverte du site de l’Abbaye de Strahov, d’où l’on jouit d’une vue spectaculaire sur Hradkany, la cathédrale et la vieille ville. Descente jusqu’au château, en passant à proximité de Notre Dame de Lorette. Visite du château, de la charmante église romane de Saint-Georges, café sur la place derrière la cathédrale, descente en flânant dans les belles rues qui nous conduisent à la grande place de Mala Strana, près de l’église Saint-Nicolas, jusqu’au palais baroque Kaiserstejn. Accueil aux sons de l’accordéon, repas puis poursuite de notre descente jusqu’à la Moldau ; café dans un charmant bistrot proche du pont Charles, qu’on emprunte ensuite pour rejoindre la rive droite ; traversée du Clementinum, circuit dans la ville juive complètement transformée par les urbanistes à la fin du xixème siècle et riche par conséquent en bâtiments de style art nouveau/art déco.

Teresin (Theresienstadt), lundi 0800-1200 :

Voyage dans le brouillard jusqu’à Teresin où Vladimir Kupka nous accompagne et nous présente tout d’abord le grand cimetière-mémorial où furent ensevelis après la guerre une partie de ceux qui trouvèrent ici la mort. Puis nous entrons dans la « petite forteresse », aménagée dès juin 1940 en tant que prison de police et où furent rassemblés jusqu’à 2’000 prisonniers (et même plus de 5’000 dans les derniers jours de la guerre). Ils y trouvaient des conditions de vie effrayantes, aggravées encore par la brutalité d’un chef de prison impitoyable, le SS-Hauptsturmführer Heinrich Jöckel. Au total, 27’000 hommes et 5’000 femmes y furent détenus entre 1940 et 1945.

À partir de 1941, la partie principale de la forteresse fut à son tour transformée en ghetto (le Ghetto für jüdische Häftlinge). Jusqu’en 1945, plus de 74’000 juifs y furent détenus. La forteresse dans son ensemble vit passer plus de 190’000 personnes en provenance de presque tous les pays d’Europe. Trente-huit mille d’entre elles ne survécurent pas à la guerre, qu’elles aient succombé suite aux mauvais traitements subis à la petite forteresse ou qu’elles aient été transférées dans l’un ou l’autre des camps d’extermination dont Teresin était en quelque sorte l’antichambre…

Pendant le trajet du retour, en direction de l’aéroport, projection d’un film qui documente cette sombre histoire. On sort de là voûté d’un grand silence…

Prague-Zürich-Genève, lundi 1700-2320 :

Et c’est le retour, sans histoire. Les uns prennent congé à Zürich, tandis que le gros de la troupe poursuit jusqu’à Genève.

C’est l’heure des adieux émus, chacun réitère aux organisateurs les remerciements qui leur sont dus, et l’on rentre chez soi en se réjouissant déjà à la pensée de se retrouver pour le voyage ASMEM 2012…

Le voyage ASMEM 2012 nous promènera dans les Iles bailliage de Guernesey ou dans le sud de l’Angleterre. Elles auront lieu du 13 au 17 septembre 2012. Nous nous réjouissons de vous retrouver nombreux.

Cap François BESSON

2011 Prague

2011 Prague

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Les photos de ce site se veulent une mémoire de nos périples.

Le compte rendu se trouve sur notre bulletin également en ligne.

2010 – Bulletin ASMEM

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2010 ESTONIE

2010 ESTONIE

Article de Pascal Bruchez, extrait de SERVIR, bulletin de l’ASMEM

ESTONIE, VOYAGE D’ÉTUDE 2010

SINIMÄED : MORNE PLAINE

Une trentaine d’ASMEMIENS se sont rendus en Estonie pour un voyage d’étude fort enrichissant, durant le week-end du Jeûne Fédéral.

Nous avons été reçus de manière magistrale par notre ami et collègue, Robert Bühler qui a concocté, avec notre ancien Président Luc Fellay, un programme d’une intensité émotionnelle difficilement égalable. Ce voyage était d’un haut niveau. Je n’ai pas la prétention de vous décrire toutes les étapes de celui-ci, car le bulletin ne suffirait pas. Il y a cependant 4 événements qui ont dépassé le simple cadre d’une visite touristique.

SÉQUENCE SÉRÉNITÉ

En quittant Tallin, le premier jour, nous étions à mille lieues de penser, après un parcours dans une campagne agréablement vallonée, de trouver au milieu de nulle part, les bulbes verts du monastère de Kuremäe. Ce monastère est cerné par une enceinte fortifiée qui protège six églises, dont la principale conserve une riche iconostase et l’icône sacrée de la Dormition de la Vierge. C’est un monastère très vivant où officient des laïcs et une centaine de religieuses. Ce lieu respire une sérénité à laquelle contribue le paysage forestier des alentours. La dernière demeure est prenante, avec un alignement de tombes coiffées de croix en métal, et cela, sur des centaines de mètres.

Nous nous sommes ensuite rendus à Narva, du côté ouest de la ville de Ivangorod, où deux forteresses s’observent face à face. Etonnamment, Narva est, à ce jour, à plus de 90 % russophone. Le régime soviétique a, de manière intentionnelle, procédé à un brassage systématique des peuples, de manière à diluer l’autorité des autochtones et de rendre beaucoup plus difficile une renaissance du sentiment national estonien. C’est peut-être dans ces nouveaux pays que va se jouer la stabilité à long terme de l’Europe.

SÉQUENCE ÉMOTION

De janvier à septembre 1944, la région de Narva va être le théâtre d’une des campagnes les plus meurtrières de la Seconde Guerre mondiale. L’Armée rouge qui avait brisé le siège de Leningrad (St- Petersburg) passe à l’offensive en voulant s’emparer de l’axe de pénétration que représentait l’Estonie, et par là-même, de l’accès aux pays nordiques. La division SS constituée de volontaires étrangers décide de résister à la hauteur du fleuve Narva, sur le terrain clef situé entre la Baltique et le lac Peipsi. Plusieurs assauts sont repoussés.

Au début mars 1944, la ville est pilonnée et quasiment détruite. La division SS résiste et les assauts ne donnent aucun résultat. Hitler prend conscience de la valeur clef de cette ligne de résistance et, 2 mois plus tard, il ordonne que la cité doit être défendue par tous les moyens. Le front est déplacé sur les collines connues sous le nom de SINIMÄED, qui signifie de manière romantique, les « montagnes bleues ». Ce sont 3 collines qui sont apparues par l’effet de la tectonique des plaques et qui dépassent à peine 50 mètres la platitude du paysage alentour. On y retrouva un vrai charnier qui, selon les estimations, aura fait entre 100’000 et 200’000 morts du côté soviétique et 10’000 morts au niveau des divisions SS. Tout cela en moins de 2 semaines. Impressionnant !!! La zone est encore pleine de « souvenirs » qui jaillissent au gré des années. Un musée rassemble les restes de ces moments dramatiques et héroïques.

SÉQUENCE HUMORISTORIQUE

Nous sortions d’un restaurant. C’est alors qu’un authentique soldat soviétique nous invite à monter dans 2 bus des années 70, pour une visite réservée «à nos camarades de l’ouest, pour mieux comprendre comment il fait bon vivre sous domination Kremlin». Quelques kilomètres plus tard, notre petite bande d’ASMEMIENS est mise à contribution pour pousser ces magnifiques antiquités qui sont tombées, comme à l’époque,… en panne.

Une promenade pleine d’humour, mais également pleine d’émotion.

A l’arrivée à la prison de la période stalinienne, c’est le silence qui envahit notre groupe. Ce que nous avons vu, était terrible. Les conditions de détention dépassent l’imagination. Ce lieu est une vraie machine de soumission à l’attention des prisonniers. Ce témoin de la guerre froide devrait être détruit prochainement, faute de moyens financiers pour le maintenir. Peut-être également parce que dans ce pays en partie russophone, le réveil par la mémoire des atrocités passées n’est pas du goût de tout le monde.

Notre groupe a des talents cachés. Dans les salons de réceptions du parti soviétique, nous avons entonné en russe ancien la mythique chanson qui a fait connaître les choeurs de l’Armée rouge. Il s’agit de Kalinka. La qualité musicale dépassa toutes les attentes. En ce qui concerne la chorégraphie, un réel effort doit encore être fourni !

SÉQUENCE MODERNITÉ

C’est à Tapa, au Centre d’instruction de l’armée estonienne, que nous avons assisté, après un exposé sur les forces estoniennes modernes, à une démonstration de soldats spécialisés dans le déminage. Le robot télécommandé a soulevé bien des discussions, et les propos de nos hôtes ont été à la hauteur de nos espérances.

Le voyage était parfait. L’Estonie est vraiment un pays fantastique.

Merci aux organisateurs.

On y reviendra… à bientôt

Col Pascal BRUCHEZ